Avec le legs incommensurable des origines tlemçanies de sa maman et son imagination sans bornes, Mounia Benjelloun ne pouvait que déboucher sur la création de tissus. Une énième corde à l’arc de cette grande dame dont la renommée n’est plus à faire en tant que styliste en haute couture traditionnelle marocaine. Petite-fille d’une famille de perleuses, de couturières et d’artisans de tous bords, elle a décidé de faire du tissu son métier. Aujourd’hui, elle ouvre Arabella, un showroom entièrement dédié aux mille et un modèles de compositions de tissus réalisés par les bons soins de la créatrice. Si vous aussi, vous souhaitez être la seule à porter un tissu, Arabella est le temple de vos caprices. Vous y trouverez les réponses à toutes vos envies.
Interview avec cette créatrice prolifique.
Arabella signe une nouvelle aventure dans votre parcours. Dites-nous-en davantage
Je suis dans le domaine des couleurs et des tissus depuis ma tendre enfance. L’ouverture d’Arabella n’est qu’une sorte d’extension de ma carrière. Mon parcours de styliste en haute couture traditionnelle marocaine, de créatrice de tapis et de touche-à-tout, a constamment été jalonné par la personnalisation que j’apporte aux tissus. Aujourd’hui, ma clientèle a tout un showroom pour découvrir mes innombrables créations, sans parler de tous les tissus sur commande qui partent une fois finis. Je suis à l’écoute de ma clientèle pour lui apporter ma touche et tout mon savoir-faire acquis durant des années de promiscuité et d’amour avec les tissus de toutes sortes et les matériaux précieux avec lesquels je les orne.
Justement, comment vous est venue l’idée de consacrer un pan de votre temps au design de tissus ?
A force de voir les mêmes tissus partout dans le marché, des tissus ordinaires ne représentant pas forcément mes goûts, ni ceux de ma clientèle… je me suis dit : Pourquoi ne pas faire des compositions de tissus, de prendre des bases et de les enrichir en quelque sorte ? C’est alors que je me suis essayée à toutes sortes de métissages. Outre le patshworking, j’essaie d’orner le tissu avec d’autres matériaux histoire d’avoir des compositions originales. Je peux apporter ma touche personnelle à n’importe quel tissu, y compris à de la dentelle. Et les possibilités d’ornements sont innombrables. Je peux incruster avec mille et une matières. Je peux travailler avec des galons, des rubans, et même des choses auxquelles on ne s’attend pas. Mais bien entendu, le caftan marocain requiert un certain raffinement. Par conséquent, les pièces choisies pour ce faire, doivent être rares et utilisées de manière différente. Le tout est de déboucher sur des tissus personnalisés. L’inspiration ne me quitte pas. Chaque tissu me souffle une manière différente de l’aborder, et en tant que créatrice, je ne me repose jamais sur mes lauriers. Je suis dans une quête constante de renouveau. C’est cela ma motivation.
Quel est votre ornement de prédilection ?
J’adore tout ce qui brille. Et tout ce qui brille n’est pas de l’or, comme on dit.
Cela voudrait-il dire que vous pouvez très bien réaliser quelque chose de magnifique sans forcément que cela soit très coûteux ?
Oui. Je ne pourrai pas vous donner une idée exacte des tarifs que je pratique car cela dépend d’un tas d’impératifs : tissu de base, matériaux d’ornement et temps de travail… mais je peux vous dire que c’est complètement différent d’une création à l’autre.
Quel type de clientèle vient vers vous ?
Une clientèle qui aime l’originalité. Elle n’est pas forcément riche. Je suis à la portée de tout le monde.
Quelle est la tendance de la saison concernant les tenues de la mariée ?
Cette année, le perlage est très en vogue. De la perle mate à la brillante en passant par la mi-brillante, nous avons l’embarras du choix. On incruste des cristaux aussi. Mais la préférence revient souvent aux perles, même lorsque le travail du maâlem est imposant. Le caftan marocain devient beaucoup plus un bijou. Ce n’est plus un costume. S’il ne scintille pas, ce n’est pas un caftan et la mariée n’en est pas une. On a beau clamer qu’on recherche de la sobriété, la quête de l’éclat dépasse tout entendement.
Plus d’article de Interviews
Le Royal Palm Marrakech: Le regard de la décoratrice Marylin Spataro
A quelques encablures de la cité ocre, posé face à l'Atlas, le Royal Palm Marrakech a été pensé selon les …
Interview Feu Fadilah Berrada – Styliste
«Sobriété, simplicité et élégance, telle est ma devise pour la mariée» Fadilah Berrada est sans aucun doute l’une des doyennes les …
Interview M. Cherif Alami – Président Atlas Voyages
Idéalement, un mariage durerait sept jours et sept nuits, comme le voudrait la tradition, et s’étendrait au-delà de la cérémonie …