Dans un monde où tout commence à se ressembler, mondialisation oblige, la tradition de « Taneggaft » reste l’ultime spécificité du mariage marocain.
Ces bonnes fées qui habillent la mariée, l’ornent de parures et en font une princesse des Mille et Une nuits, arrangent ses coiffures et même son maquillage en fonction des tenues, la rassurent et orchestrent la soirée en vraies cheftaines, n’ont jamais perdu de leur superbe.
Elles sont deux, elles ont choisi de se reconvertir dans ce métier séculaire afin de redorer le blason de la Neggafa dans la ville la plus festive du Maroc, Marrakech.
Interview avec Mesdames Chati et Bendidane, propriétaire de l’enseigne L’Art de la Mariée, agence spécialisée en Taneggaft.
Présentez-nous votre enseigne : L’art de la mariée…
L’Art de la Mariée est la maison du mariage traditionnel par excellence.
Depuis plusieurs années, nous donnons toutes les lettres de noblesse au métier de Neggafa.
Ainsi, notre entreprise est fondée sur l’alchimie de deux principes, à savoir la qualité du service et un matériel varié: palanquins pour tous les goûts, tenues dernier cri, bijoux…….
Notre équipe, orchestrée par des » Wedding planneuses », comporte des Neggafates et des jeunes hommes sélectionnés parmi les meilleurs.
Quelles sont les traditions rattachées aux rituels du mariage qui ont résisté au temps et à la modernité, et quelles sont celles que vous avez dû sacrifier en tant que Neggafa ?
La tenue « Fassia », bien qu’incommodante pour la mariée d’aujourd’hui, est revenue en force ces dernières années.
Il faut dire qu’avec une modernité tous azimuts, on ne pouvait pas tout sacrifier sur l’autel de l’occidentalisation.
Fort heureusement, les mariées marocaines tiennent encore à cette touche traditionnelle qui fait l’exception et toute la beauté et la majesté du mariage marocain. Car, autrement, nous n’existerions certainement plus.
Autre tradition ayant résisté à la modernité, celle de la cérémonie du henné. Toutes les mariées, quels que soient leur âge et leurs goûts, réclament, et leurs familles avec, cette soirée de henné. Souvent, le produit (henné) n’est qu’un prétexte, puisque souvent, les jeunes mariées n’en utilisent que sur une infime partie de la main. Les plus extravagantes d’entre elles optent pour un petit dessin (un tatouage éphémère) sur l’épaule ou sur une partie du corps. L’essentiel est de ne pas passer outre ce moment intime (généralement) passé dans la joie et la bonne humeur entre cousines, amies et famille.
Est-ce qu’on assistera peut-être un jour au retour de la fameuse Takhlila ?
La Tekhlila, ce bout de tissu, généralement en dentelle, que l’on met sur les épaules de la mariée est également, entrain de marquer un retour en force. De plus en plus de mariées nous demandent d’ajouter cet ornement à leurs tenues. Et pour cause, la « Tekhlila » procure une allure princière à la mariée. En somme, le henné, lebssa l’fassia et la Tekhlila sont autant de rituels qui nous renseignent sur la volonté des marocaines de marquer leurs mariages par le sceau des traditions purement de chez nous, avec toutes les valeurs et la symbolique que celles-ci représentent.
Que recommandez-vous aux futures mariées ?
Pour nous, chaque mariage est préparé avec minutie en mettant un point d’honneur, à répondre aux demandes et exigences des futures mariées. Notre dessein ultime est de faire de leur soirée une pléthore de moments féeriques et inoubliables.
C’est donc à nous qu’incombe tout le travail. Par conséquent, je conseille aux futures mariées de surtout éviter de stresser et de laisser tout aux mains des professionnelles qui gèrent l’Art de la Mariée. Elles n’ont aucune inquiétude à avoir quant au rendu final puisque notre souci essentiel, est de mettre la future mariée en confiance, d’où les séances d’essayage des tenues qu’elle mettra le jour de son mariage. Chaque « takchita » est choisie avec le plus grand soin ainsi que la parure qui va avec.
Le choix est important que ce soit pour les palanquins, les midates, les parures, les tenues, les robes blanches…
Enfin, L’Art de la mariée tient à respecter les coutumes marrakchies qui lui sont chères et qui font la spécificité de cette ville ocre.
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