Envie de voir Nancy Ajram reprendre rien que pour vous la chanson-culte d’Aziza Jalal ?
Rêvez-vous que le King du Raï vous surprenne avec une sérénade au beau milieu de votre mariage ?
Ou préférez-vous « éclater » vos convives avec une ambiance 100% de chez nous ?
Tout est possible grâce à une brigade de professionnels qui oeuvrent pour vous concocter une animation sur-mesure.
Leurs noms ? Les Bookers d’artistes.
Ahmed Sfaira, Directeur Général de Violonscène, est l’un des pionniers du métier et connaît la scène nationale, internationale et même les artistes les plus récalcitrants, comme sa poche, grâce à une expérience de plus de douze ans dans l’évènementiel.
Discussion à bâtons rompus avec un passionné de la fête.
Le booking d’artistes, c’est un métier qui a déjà toute sa place en Occident. En revanche, ici, il reste très balbutiant. Parlez-nous plus de ce métier…
Les Occidentaux nous ont devancés sur bien des domaines. Il était logique que le booking d’artistes suive. Au Maroc, contrairement à ce qu’on croit, ce métier n’est pas aussi récent que cela. Bien au contraire. Il a toujours existé. Seulement, il n’était pas structuré. Il s’apparentait plus à du courtage ou à de la médiation. Ainsi, le booker se faisait appeler Semsar. Il connaissait du monde dans le milieu artistique qui, tout compte fait, est assez restreint, et donc, pouvait faire l’intermédiation entre les orchestres et les consommateurs d’art moyennant une petite ristourne. Aujourd’hui, de véritables professionnels exercent ce métier en se constituant en agences lesquelles sont reconnues pour ce qu’elles font et donc, paient leurs impôts, travaillent dans les normes, sous contrat, et avec l’artiste, et avec le client et, tout le monde est protégé.
Concrètement, quel est l’avantage de passer par une agence plutôt que d’approcher directement l’artiste ?
Passer par une agence met le consommateur à l’abri de toutes les mauvaises surprises que peut réserver un artiste. Comme vous le savez, un artiste n’est pas un humain comme les autres. Il dort à l’heure où les gens sont réveillés et travaille lorsque ceux-ci dorment. Le client finit par stresser lorsqu’il l’appelle à 11h, puis, à midi, puis à 13h et que l’artiste ne répond pas. Nous, en revanche, nous savons très bien à quelle heure il faut appeler chaque artiste.
Ensuite, pendant l’évènement, le client n’a pas à gérer leurs caprices (l’heure d’arrivée, celle du dîner, les balances, la Play-list…). C’est plutôt nous qui nous en occupons.
Enfin, il y a le coût financier qui est un paramètre primordial lequel fait qu’on accepte ou qu’on refuse une prestation. Vu que nous contractons un agenda important avec les artistes, qui s’étend sur l’année, nous bénéficions de tarifs assez préférentiels. Par conséquent, et contrairement à ce que pense le consommateur, en passant par une agence, il risque d’avoir un artiste beaucoup moins cher que s’il l’approche directement. Lorsque c’est nous qui appelons un artiste, il ne peut pas refuser un évènement par peur de rater les 20 ou 30 dates que nous pouvons lui débrouiller pendant l’année. Avec un client passager en revanche (et nous savons que dans les plus grandes familles marocaines, il y a 4 enfants à marier, généralement une fois dans la vie, et ce n’est pas certain que l’on fasse toujours appel au même artiste), il y a des risques de ne pas réussir à avoir son artiste de prédilection. Ce dernier gagne aussi à travailler via une agence car elle lui garantit un travail durant toute l’année, faisant fi des contraintes de saisons car nous ne faisons pas que les mariages, et par là-même, des revenus réguliers. L’artiste est heureux de passer par une agence de booking car c’est la preuve qu’il est référencé, ce qui lui procure une certaine reconnaissance et lui évite d’attendre au petit matin, lorsque la fête est finie, que le père de la mariée daigne lui payer sa prestation.
Quels sont les conseils que vous prodiguez à vos clients pour l’animation de leurs fêtes de mariage ?
Voilà aussi un autre avantage du fait de passer par une agence. Ayant un large choix d’artistes et pouvant jongler avec différentes formules au vu de notre expérience et de tous les contacts référencés, les clients arrivent chez nous complètement perdus, et ressortent avec l’embarras du choix. Nous avons aussi une fonction de conseil. Nous faisons rêver les gens dépendamment de leurs goûts et de leurs budgets aussi. Il suffit de nous briefer sur le ou les profils des invités pour qu’on puisse leur concocter une animation sur-mesure. Lorsqu’une famille fassie nous contacte, nous ne lui proposons pas le même artiste que celui que l’on proposera à une famille berbère par exemple. Idem pour les nordistes ou encore les gens de l’Est. Il y a des familles aisées qui peuvent se permettre le luxe d’un plateau varié incluant également des stars internationales de la scène arabe généralement. Nous réalisons leurs désirs car nous avons l’habitude de booker des artistes pour des évènements à grande échelle et par conséquent, nous n’avons aucun mal à les faire venir. Tout est une question de prix.
Quels sont les artistes marocains les plus en vogue aujourd’hui ? Quelle est la tendance pour un mariage-type ?
Beaucoup d’artistes marocains sont très bons. Il y en a qui ont réussi à se faire connaître. Ils sont donc médiatisés et coûtent forcément cher. D’autres en revanche, sont tout aussi talentueux mais ne demandent pas un énorme cachet. Mais la tendance est à Tahour, Khalid Bennani, Rachid Lemrini, Azizou, L’haj Abdelmoughit, Omar Charif… là aussi, nous ne parlons que de l’axe Casa-Rabat. Nous avons déjà travaillé pour des familles aisées de Fès ou de Tanger mais on ne sait pas ce qui se passe dans les petites villes. Elles doivent certainement avoir leur lot d’excellents orchestres. Les orchestres marocains ont une spécificité : ils passent du chaâbi au Malhoun, en jonglant avec la Debka libanaise jusqu’au Tarab ou encore Aissaoua…. Le tout avec maestria. Ils excellent dans toutes les couleurs musicales et sont assez intelligenst pour savoir gérer les pistes et chanter tel genre au moment M au lieu d’un autre. Sur ce volet, nous n’intervenons pas car nous leur faisons confiance. En revanche, nous leur faisons bénéficier de notre matériel de son et lumières car cela est primordial pour la réussite d’une fête.
Nous sommes tous au courant de l’existence aujourd’hui de wedding planners au Maroc. Ce que nous savons moins, c’est que des professionnels comme vous font un travail de taille qui peut contribuer grandement à faire le succès d’une cérémonie de mariage. Qu’est-ce qui pourrait, à votre avis, entraver le développement de ce métier dans notre pays ?
Le booking d’artistes est un métier très développé sauf lorsqu’il s’agit de mariage. Et pour causes ! Tout le monde met la main à la pâte lorsqu’il s’agit de fêter une alliance. La tante s’en mêle, les parents reportent leurs frustrations sur leur progéniture… et comme ce sont ces derniers qui généralement, financent cet évènement, il ne reste que très peu de marge au booker à qui on ne fait pas confiance et, ceci est une culture dans notre pays.
Quelle serait, à votre avis, l’animation parfaite pour un mariage réussi ?
A mon sens, un mariage parfait répondrait à tous les goûts. Par conséquent, il devrait y avoir plusieurs couleurs musicales sans forcément axer sur la musique traditionnelle. Alterner avec des bands jazzy et finir sur une ambiance festive genre night club, serait l’occasion de marquer les esprits. Il ne faut pas oublier que si les jeunes mariés d’aujourd’hui devaient choisir, ils opteraient illico presto pour une ambiance loin du classicisme que leur imposent leurs familles.
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